Influences des objectifs subjectifs de l’être humain sur l’activité économique. – Influencia de las causas finales subjetivas en la causa eficiente   

Influences des objectifs subjectifs de l’être humain sur l’activité économique.             

Il existe chez l’homme une disposition  naturelle lui permettant d’agir en accord avec sa finalité qui consiste toujours à atteindre le maximum d’humanité. La consommation était l’objectif final du processus de production, mais la consommation n’est pas l’objectif final, elle est orientée par des objectifs humains ultérieurs. L’économie ou du moins l’individu quand il tente d’agir économiquement, doit aussi prendre en compte, les questions au-delà de la consommation. L’objectif ultime, moteur de la demande, ne s’arrête pas à la consommation, et par conséquent il faut étudier l’utilisation de cette consommation et l’objectif de cette consommation. Il faut toujours considérer que la consommation n’est pas l’objectif final, mais plutôt un moyen pour obtenir quelque chose.

            La finalité est cause principale de toute tâche humaine, c’est ce qui apparaît en premier lieu ; et c’est donc la cause, même virtuelle, de n’importe quelle autre volonté. Les finalités confèrent une certaine unité harmonieuse aux autres comportements.

            « On peut imaginer que tout individu possède des valeurs ultimes, quelles soient biologiques ou en relations avec ses modèles culturels. Ces valeurs sont, cependant, en grande partie, inconscientes. Ses préférences explicites vont aux instruments qui permettent d’obtenir ces valeurs ultimes. La relation entre les deux ensembles de valeurs n’est pas unique ; pour un ensemble donné de valeurs ultimes il peut y avoir différents ensembles de valeurs instrumentales dépendant de la connaissance par l ‘individu des moyens adéquats pour atteindre ses valeurs ultimes »20 

            Le concept concret d’utilité influence, par la demande, les chefs d’entreprise. Ces derniers, à leur tour, cherchent à influencer les consommateurs par les techniques de publicité et de marketing pour leur imposer leurs propres critères sur la nature humaine et l’utilité telle qu’ils la conçoivent.

            La finalité attire le sujet qui doit agir pour l’atteindre, en agitant une nécessité ou une orientation naturelle et en mettant en action ses facultés opératrices.

            Dans la finalité se trouve le désir, ce qui comble un certain penchant. La limite à toute tendance constitue une amélioration pour le sujet. La finalité est adéquate pour l’homme, parce qu’il essaie de l’atteindre en fonction de ce qu’il désire. Avec l’économie moderne, subjective, la théorie sur les prix devenait une théorie générale du choix humain dans laquelle les objectifs occupaient un rôle important.

            Ces finalités sont multiples mais on appelle finalité ultime, celle vers qui, convergent toutes les autres. Nous nous intéresserons fondamentalement à ces fins ultimes de l’économie.

            La valeur est une capacité de caractère subjectif mais qui se base aussi sur les qualités intrinsèques des choses. La valeur est une capacité sur laquelle se répercutent continuellement les attentes pour le futur, ce qui implique que de nombreux facteurs très différents l’influencent. Ces facteurs, la plupart incontrôlables, ne dépendent pas d’eux même mais des événements, même psychologiques, qui ont des répercussions sur notre propre évaluation des choses. Si, comme à la fin du premier millénaire, l’idée d’une fin du monde imminente se répandait,  tous les biens matériels perdraient immédiatement leur valeur. Des facteurs aussi subjectifs que la confiance dans le futur ont une influence réelle sur l’authentique valeur de la richesse de chaque agent économique.

            La stratégie économique change, par exemple, selon les perspectives de l’homme : s’il considère que ses œuvres vont pouvoir servir aux générations futures, il n’agira pas comme quand il veut solutionner ses besoins immédiats, résoudre l’éphémère.

            Toute évaluation étant un acte subjectif, dans la demande des biens, les facteurs influents ne sont pas quantitatifs. Ces facteurs peuvent être des considérations psychologiques, sociologiques, politiques, éthiques, culturelles, métaphysiques ou des jugements de valeur esthétique, mais aussi des traditions, des coutumes, des habitudes, des modes ou bien des idéologies. Essayer de réduire les recherches économiques aux facteurs d’ordre purement matériel revient à les condamner à un échec certain. La connaissance la plus approfondie de la nature humaine sera utile pour affronter la problématique des phénomènes de la valeur.

            La prétendue neutralité des mécanismes  du marché n’existe pas. On ne peut parler de la mécanique du marché que métaphoriquement. En utilisant ces termes, on parle du marché comme s’il s’agissait d’une machine parfaitement structurée. Ce sont les actions humaines subjectives qui gouvernent le marché et déterminent les prix. Les finalités ultimes qui visent une amélioration personnelle, s’articulent autour de nombreuses options subjectives qui, par des voies différentes, atteignent le marché en l’influençant de manière décisive. Les idées font bouger l’économie. L’homme travaille, librement et en ayant conscience de ses actes, pour atteindre un but, c’est ce qui le rend particulier. L’homme n’agit pas aveuglément, en ignorant ce que va supposer sa conduite,  il n’est pas, non plus, dirigé vers cette finalité par d’autres sujets ou par son instinct. Il se dirige lui-même vers son but. « Il est impossible de faire des propositions « économiques » qui n’aient pas des aspects «  non économiques », quand l’économiste fait une recommandation, il est responsable de toutes ses conséquences ; tous les aspects de cette recommandation constituent sa responsabilité, qu’on les appelle économiques ou non »21

            La fonction de l’activité économique devait consister à rendre possible la réalisation des vertus et le bien-être du citoyen de la polis selon Platon et Aristote. Malthus, par exemple, a aussi affirmé que la richesse et le pouvoir des nations sont désirables uniquement quand elles contribuent au bonheur.

            Tous les auteurs coïncident sur le fait que l’homme aspire au bonheur, et que toutes ses activités sont dirigées vers lui.

            « L’homme n’échappera pas à la mort. Cependant, maintenant, en cet instant, il est vivant. C’est la vie et non la mort qui s’approprie de sa personne. Il ignore, évidemment, le futur qui l’attend ; mais malgré cela il ne veut pas négliger ses besoins. L’être humain, tout au long de sa vie, ne perd jamais l’élan originel, l’élan vital [en français dans le texte original] Faire tout son possible pour maintenir et développer l’existence, est inné chez nous, tout comme se sentir insatisfait et essayer de ne plus l’être ou poursuivre, sans repos, ce que nous appelons le bonheur. Nous avons, en nous, un id, inexplicable et inaccessible, qui nous impulse, qui nous incite à vivre et à agir, qui nous fait désirer une amélioration constante. Ce moteur initial, agit tout au long de la vie et seule la mort peut l’arrêter […]  L’économie juge les actes de l’homme, exclusivement,  selon leurs possibilités d’atteindre les objectifs »22

            Si la valeur est subjective, et la finalité référentielle de la valeur est la recherche du bonheur, les différentes conceptions du bonheur, de la nature humaine ainsi que celles du monde, c’est à dire les diverses réponses subjectives aux éternelles questions de la philosophie, auront une influence décisive sur la valeur subjective de toutes les choses et sur l’évaluation des biens matériels, de la richesse économique. Nous pouvons conclure que ce sont les idées qui font bouger l’économie et non l’inverse. La structure économique est guidée par la superstructure des idées et non l’inverse. Le monde spirituel gouverne le monde économique, ou en d’autres mots, l’univers spirituel domine le matériel même s’il compte sur lui.

« Les évaluations individuelles sont la matière première avec laquelle on fabrique l’idée de bien-être »23  

            L’authentique économie, pour être humaine, doit prendre en considération les finalités, elle ne peut oublier que son but est de donner un sens à la vie de l’homme.

            « Mieux encore, il semble que l’analyse économique réserve un traitement unifié de la conduite humaine et non humaine puisqu’on reconnaît que les forces culturelles sont les principaux déterminants du comportement humain, et que les forces biologiques, détermine le comportement des espèces animales »24

            Dans la structure finaliste de l’activité  humaine, il faut différencier le choix, ayant pour objet quelque chose que le sujet puisse faire ou omettre de faire,  ici et maintenant, de l’intention qui vise des finalités qu’elle ne peut obtenir immédiatement. La volonté est l’élément qui confère de l’intelligibilité à la conduite humaine. Les différentes actions humaines ont une signification et une valeur intrinsèques, mais leur  véritable sens ne se comprend qu’à partir des idéaux qui les ont motivées.

            Bien qu’il existe une grande variété d’actes concrets, les objectifs à poursuivre ont habituellement une durée dans le temps plus importante. C’est pour cette raison que le comportement de l’homme peut avoir une signification cohérente. C’est quand nous arrivons à connaître les finalités qu’une personne veut atteindre par son travail, que nous comprenons ses actes car, à ce moment là, ils prennent tout leur sens. 

            La finalité du travail humain est complexe, l’homme tente d’atteindre plusieurs  objectifs, mais tous ces objectifs n’ont pas la même importance. Dans cet ensemble de finalités, nous appelons finalité ultime celle qui est désirée d’une manière absolue et en vertu de laquelle l’homme désire toutes les autres. Cette finalité ultime est  habituellement appelée : le bonheur.

            La recherche du bonheur est l’authentique objectif de l’homme, celui qui prédomine sur toutes ses autres activités, sur ses désirs et sur ses besoins. C’est pour cette raison que les continuelles rectifications et actualisations de cette recherche du bonheur, font varier la demande.

            L’ensemble du travail de l’homme a une orientation déterminée, ses tâches sont toutes dirigées vers un objectif, qui est bien présent. L’homme, agit principalement, pour atteindre ce but, ce qui fait que, paradoxalement, cette finalité va représenter le tout début de sa tâche et en être le moteur fondamental.

            La finalité à atteindre, présente dès le début du processus,  stimule et donne un sens à  toute activité humaine.

            L’homme désire atteindre ces objectifs parce qu’ils sont bons et permettent la réalisation et le perfectionnement de ceux qui agissent pour les atteindre et finissent par y arriver. Toute personne qui agit, le fait pour devenir meilleur. L’homme sans but final, n’agirait pas.

            Le « marginalisme »a permis l’introduction du concept de finalité en économie. Une nouvelle perspective sur la valeur a vu le jour, puisque la théorie ne se centrait plus sur le travail mais sur l’objet. Le produit et les facteurs qui influencent son appréciation par les consommateurs (utilité) permettent de comprendre l’estimation des biens et la formation des prix.  

20 ARROW, Elección social y valores individuales, Instituto de estudios fiscales, Madrid 1974, p.192.
21 HICKS, Prefacio y un manifiesto, p.129.
22 MISES, op.cit,p.1270.
23 ARROW, op.cit, p.219..
24 BECKER, Tratado sobre la familia, Alianza Editorial, Madrid 1987, p.282.

FONDEMENTS DE LA VALEUR ECONOMIQUE – FUNDAMENTOS DEL VALOR ECONÓMICO

  1. Influencia de las causas finales subjetivas en la causa eficiente

La relación real de conveniencia al hombre en que consiste el valor económico tiene una dependencia real con respecto al fin, puesto que sin causa final la causa eficiente no actuaría y no tendría lugar el efecto de la creación o acrecentamiento del valor. Los estí­mulos al trabajo, a la tarea de humanización de las realidades mate­riales, se constituyen en piezas clave del análisis económico, de la investigación de las fuerzas del valor.

El fin es la primera de las causas, el presupuesto necesario para que se den los restantes tipos de causalidad. De ahí la importancia cada vez mayor que en la literatura económica se va dando al estudio de los fines, de los motores principales de la actividad económica. Aunque en el ámbito de la realización del efecto, el fin sea lo último que se consigue, en el orden de la inclinación a causar es siempre lo primero. El fin es lo primero en la intención y lo último en la ejecu­ción.

En la base de todos los movimientos cíclicos o erráticos de la economía están siempre las definiciones y redefiniciones, las distintas reconversiones sobre la concreción subjetiva de los decisores econó­micos de las tendencias y objetivos prioritarios de la naturaleza hu­mana.

«Una de las características de la sociedad libre es que los fines del hombre sean abiertos, que puedan surgir nuevos fines, producto de esfuerzos conscientes, debidos al principio a unos pocos indivi­duos que con el tiempo llegarán a ser los fines de la mayoría» 17

Cada nuevo descubrimiento en las ciencias naturales trastoca el esquema de utilidades primarias y aparece una nueva posible concreción de objetivos a conseguir. Cada nueva mejora en las idoneidades secundarias, o en las últimas de producción o de uso variará a su vez el posible equilibrio estático alcanzado, produciéndose una nueva redistribución de todo el proceso. Cada nuevo descubrimiento de utilidades negativas hará reconvertir el proceso hacia otro mejor en que sean eliminadas esas utilidades negativas.

La evolución temporal de la oferta y la demanda general subjetiva por sectores es signo de la evolución de los usuarios hacia nuevas formas de vida y de actuación, hacia nuevos ideales de vida y felici­dad.

Ese estudio de la evolución de la oferta y la demanda por secto­res de producción es un indicativo de la búsqueda de la utilidad última, es un indicativo de cómo se va materializando y concretando lo que las gentes de cada época y región entienden es lo mejor. Las reconversiones industriales y estructurales son consecuencia de las reconversiones de las aspiraciones humanas hacia cotas más altas de mejora en términos de humanidad.

«La ley de la utilidad marginal indica que el valor de las cosas depende de la utilidad del servicio que las mismas pueden propor­cionar» 18.

El fin es causa del orden en todo el proceso productivo, lo que ordena la complementariedad entre los distintos factores, lo que ex­plica que unos acontecimientos sucedan a otros, de una forma deter­minada en todo el proceso.

Por tanto, como afirma Mises, la riqueza viene motivada por el deseo humano: «La acción humana invariablemente pretende, en de­finitiva, dar satisfacción al anhelo sentido por el actor. No cabe pon­derar la mayor o menor satisfacción personal más que a través de individualizados juicios de valoración, distintos según los diversos interesados y aún para una misma persona, dispares según los mo­mentos» 19

Pero esos distintos e individualizados juicios de valoración son exteriorizados a través de los actos de consumo, mediante el acto de consumir algo dejando a su vez de consumir otra cosa, y por tanto pueden ser captados y estudiados por agentes exteriores y en cierta medida pueden ser pronosticados.

El hombre que actúa desea el fin que no tiene y que colma su indigencia. Es productor de su fin, actúa para obtener como resulta­do algo que antes no existía de esa determinada forma.

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17 HAYEK, Los fundamentos de la libertad, Unión Editorial, Madrid 1975, p. 62.
18  MISES, La acción humana, Unión Editorial, Madrid 1986, p. 202.
 19  MISES, op. cit., p. 40.

FONDEMENTS DE LA VALEUR ECONOMIQUE – FUNDAMENTOS DEL VALOR ECONÓMICO